Pour l'Agence internationale de l'énergie, « il est nécessaire de prendre des mesures de grande ampleur avant 2020, date prévue d’entrée en vigueur d’un nouvel accord international sur le climat ». L'IEA propose des mesures pour le secteur énergétique qui représente de loin, selon elle, "la plus importante source d’émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique".
A l'occasion d'un rapport spécial publié en 2013 et demandant de “redéfinir les contours du débat énergie-climat” (Redrawing the energy-climate Map), l'Agence internationale de l'énergie (IEA) a proposé « quatre mesures spécifiques pour le secteur énergétique, applicables aisément et rapidement, sans coûts économiques nets, afin de sauver l’objectif de 2°C pendant que les négociations internationales se poursuivent » pour l’après 2020.
-Adoption de mesures spécifiques en faveur de l’efficacité énergétique (49% des réductions d’émissions). Objectif : réduire les émissions de 1,5 Gt eq. CO2 en 2020, pour un coût d’investissement de 200 milliards de dollars en 2020.
-Limitation de la construction et de l’utilisation des centrales à charbon les moins efficaces (21 % des réductions d’émissions). Objectif : gagner 640 Mt eq CO2 en 2020.
-Diminution des émissions de méthane (CH4) dans la production gazière et pétrolière en amont (18 % des réductions d’émissions). L’IEA indique qu’en 2010, « près de 1,1 Gt éq. CO2 de méthane ont été rejetés dans l’atmosphère par l’industrie gazière et pétrolière en amont. Ces émissions, liées au dégazage et au torchage, sont équivalentes à deux fois la production totale de gaz naturel du Nigéria. » Pour l’IEA, « les technologies nécessaires sont déjà disponibles, à des coûts relativement bas. ».
-Accélération de la réduction (partielle) des subventions à la consommation de combustibles fossiles (12 % des réductions d’émissions). Selon l’IEA, « les subventions aux combustibles fossiles se sont élevées à 523 milliards de dollars » en 2011, soit « près de six fois le niveau des aides accordées aux énergies renouvelables ». Actuellement, « 15 % des émissions mondiales de CO2 bénéficient d’une incitation de 110 dollars par tonne sous forme de subvention aux combustibles fossiles », alors que « seuls 8 % sont assujetties à un prix du carbone ». Pour l’IEA, « l’accélération des mesures en faveur d’une diminution partielle des subventions aux combustibles fossiles réduirait les émissions de CO2 de 360 Mt d’ici à 2020 et permettrait la mise en place de politiques d’efficacité énergétique. »
On attend toujours l'application de ces propositions.
Pour l'IEA « Le report à 2020 de mesures plus radicales relatives au changement climatique aurait un coût: il permettrait certes d’économiser 1 500 milliards de dollars sur les investissements visant à réduire les émissions de carbone d’ici à 2020. Mais 5 000 milliards de dollars d’investissements supplémentaires seraient alors nécessaires après cette date pour se remettre sur la bonne voie. Le report de mesures supplémentaires, ne serait-ce qu’à la fin de la décennie en cours, entraînerait par conséquent des coûts supplémentaires » pour le secteur énergétique et « augmenterait les risques d’arrêt d’actifs énergétiques avant la fin de leur vie économique ».