Selon le think tank français de la transition carbone The Shift Project, la frontière entre « c'est encore possible » de limiter le réchauffement planétaire à +2°C depuis l'époque industrielle et « c'est devenu totalement inatteignable » est "dramatiquement liéee à ce que nous ferons et déciderons dans les trois ans". Il est nécessaire de réduire dès à présent les émissions de dioxyde de carbone à un rythme annuel de l'ordre de 5%. Et ce rythme devra être de 10% si on attend 2025 pour agir.
Le think tank français de la transition carbone The Shift Project a calculé que, pour conserver environ deux chances sur trois de limiter le réchauffement global de la planète à +2°c depuis l'époque préindustrielle, il est nécessaire de réduire les émissions mondiales de CO2 à un rythme annuel de 5,4% à partir de 2018. Ce type de réduction des émissions "intègre une baisse de nos besoins énergétiques, un abandon des énergies carbonées au profit des énergies bas-carbone et le développement de technologies de captation du CO2", indique le chef de projet Pierre Lachaize qui explique également que plus on avance dans le temps, plus l'effort à fournir sera important.
Actuellement, les engagementsdespays signataires de l'Accord de Paris "correspondent en pratique à une augmentation continue des émissions annuelles de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2025"
Ainsi, si on attend 2025 pour inverser la courbe des émissions, le rythme de réduction devra atteindre 9,4 % par an. soit près de 10%. "Tout responsable politique, ou tout chef d’entreprise, sait qu’il est extrêmement difficile, voire illusoire, de vouloir transformer durablement, tous les ans, 10% de son économie. Les plus optimistes imaginent cependant que ce pari est tenable grâce à une baisse drastique du coût des énergies renouvelables et au développement des techniques de captation de CO2", commente-t-il..
"Nous n'avons plus d'autres choix que de nous engager sans tarder dans une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre. La frontière entre « c'est encore possible » et « c'est devenu totalement inatteignable » est dramatiquement liée à ce que nous ferons et déciderons dans les trois ans", avertit également Pierre Lachaize. Un compte-à-rebours qui prend toute sa dimension tragique avec l'arrivée de Donald Trump à la tête des Etats-Unis. Et d'autant plus qu'"actuellement, les engagements volontaires des pays signataires de l'Accord de Paris (les INDC) "correspondent en pratique à une augmentation continue des émissions annuelles de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2025".